Méthode du sujet de réflexion ou d’argumentation au Brevet

sujet de réflexion

Qu’est-ce qu’argumenter ?

L’objectif du discours argumentatif consiste, à propos d’un thème (un sujet), à soutenir une thèse (un point de vue, une opinion) qui réponde à une problématique. Il faut convaincre un adversaire, soit pour modifier son opinion ou son jugement, soit pour l’inciter à agir.


Quelques exemples pour mieux faire comprendre ces notions :
Un thème est un sujet de discussion plus ou moins précis, délimité : le tabac, les usages du tabac, les usages sociaux du tabac, les méfaits du tabac, tabac et drogue, tabac et addiction…


Une problématique est formulée sous forme d’une question à propos du thème : le tabac est-il dangereux ? Pourquoi les jeunes gens fument-ils ? Quels sont les usages du tabac ?


Une thèse est une réponse à cette problématique, une prise de position tranchée ou nuancée : oui, fumer est dangereux… Fumer est dangereux, toutefois la quantité, le type de pratique et l’attachement au produit nuancent le pronostic…

Argumenter, c’est donc définir la stratégie la plus efficace, la plus habile pour faire connaître sa position, sa thèse, la faire admettre à un lecteur ou à un auditoire, ébranler des contradicteurs, faire douter un adversaire, faire basculer les indécis, contredire une thèse opposée, critiquer une position contraire ou éloignée, démontrer avec rigueur, ordre et progression, se mettre en valeur, servir une cause, un parti, une foi… marquer les esprits par des effets de logique, de présentation, de mise en perspective, des procédés oratoires…

Les huit étapes pour réaliser un (bon) devoir de réflexion ou d’argumentation


1.      Première étape : bien cerner le sujet

Il faut d’abord lire l’énoncé et souligner les mots clefs. Puis bien lire les consignes pour savoir ce qu’on vous demande.

 Repérez : Quel type de texte devez-vous écrire ? S’agit-il de convaincre ? Qui ? faut-il défendre une thèse ? Ou la réfuter (contre la thèse exposée) ? Ou alors un point de vue mitigé (pour et contre) ?

2.      Deuxième étape : Brainstorming d’arguments et d’exemples

Faire un brouillon : selon votre position, choisissez vos arguments que vous devez illustrer par des exemples (tirés de lectures, textes étudiés en classe ou romans, films, documents étudiés en histoire-géographie ou arts plastiques… Il faut des références culturelles précises).

  Classez vos arguments, du moins convaincant au plus convaincant afin de donner de plus en plus de poids à votre opinion.

3.      Troisième étape : élaborer un plan cohérent

Elaborez un plan. Chaque argument avec son explication (et exemple) doit constituer une partie, matérialisée par un paragraphe.

 Vous devez changer de paragraphe à chaque argument pour rendre votre devoir plus clair.

Dans l’idéal, votre texte comprendra 2 ou 3 grandes parties, avec au moins deux arguments (illustrés par un exemple au moins) pour chaque partie.

Vous devez veiller à ce que votre première partie ne contredise pas la seconde, et inversement. Si on réfute la thèse développée dans la première partie, le devoir devient incohérent. Il s’agit d’apporter de la nuance, un autre point de vue, mais pas de se contredire !

4.      Quatrième étape : articuler les différentes parties par des connecteurs

Au brouillon, vous pouvez travailler les transitions, intégrer des connecteurs logiques (cependant, néanmoins, en effet…) ainsi que des mots de liaison pour marquer les différentes étapes : d’abord, ensuite, enfin.

Ne rédigez pas intégralement votre devoir au brouillon, vous perdrez votre temps à le recopier, sauf si vous savez utiliser intelligemment un brouillon.

5.      Cinquième étape : l’introduction

Rédigez l’introduction. Elle doit :

-Amener le sujet (le présenter d’une manière générale)

-Définir les termes du sujet c.a.d présenter la problématique (quelle est la question posée ?)

– Annoncer le plan

Une introduction fait 5 à 6 lignes en général.

6.      Sixième étape : rédiger le développement

Rédigez le développement à partir de votre plan ; rédigez en faisant attention à la clarté de votre texte, à la construction de vos phrases. Evitez les phrases trop longues qui perdent votre lecteur dans les méandres de votre pensée.

Prenez soin de de sauter des lignes entre chaque grande partie et d’aller à la ligne à chaque nouvelle idée/argument, c’est-à-dire à chaque nouveau paragraphe.

Relisez chaque paragraphe pour en corriger les éventuelles erreurs (orthographe, syntaxe, ponctuation, etc.). Vous ferez une seconde relecture complète à la fin.

7.      Septième étape : la conclusion

Rédigez la conclusion :

  • Faire un bilan du devoir, c’est à dire une synthèse de ce que vous avez développé.
  • Ouvrir le sujet ou l’orienter vers une autre problématique.

8.      Huitième étape : la correction sur la forme

Vous aurez beau avoir de solides arguments et un devoir bien construit, s’il est parsemé d’erreurs grossières le correcteur vous en tiendra rigueur.

Les points à vérifier et à corriger si besoin :

  • la syntaxe (oubli de mots, phrases sans verbe, phrases longues non ponctuées, etc.
  • l’orthographe (accord des noms, des adjectifs, des participes passés, des verbes avec le sujet, etc.)
  • la ponctuation (en moyenne, une phrase n’excède pas une douzaine de mots ; les compléments circonstanciels sont à isoler par une virgule ; voir la vidéo sur la ponctuation (cliquez)

Exemples de textes argumentatifs

Contre la peine de mort

Rappelons que la justice a déjà condamné un bon nombre de personnes à la peine de mort, exécutant ainsi plusieurs individus sous prétexte que la mort était la meilleure façon de maîtriser la criminalité. De nos jours, avec les actes criminels de plus en plus violents et atroces, la question que l’on peut se poser est la suivante : Devrait-on abolir ou non la peine de mort ?

Selon moi, il est évident que le fait de répondre à la violence par la violence n’est en aucun cas la solution à ce problème.

En premier lieu, je crois que le système judiciaire est défaillant et qu’il peut s’y glisser quelques erreurs. Dans le passé, il y eut beaucoup trop d’erreurs condamnant des accusés à une mort qu’ils ne méritaient point. En effet, il est arrivé quelquefois qu’après l’exécution du prétendu coupable, le réel meurtrier venait se livrer et avouer son ignoble geste sur l’ordre de sa mauvaise conscience. Comme les enquêtes ne sont pas toujours menées avec le sérieux requis, il faudrait peut-être s’interroger sur la capacité du système judiciaire à juger adéquatement un individu coupable ou non.

En deuxième lieu, j’ai la conviction qu’ici-bas sur terre, il n’y a pas d’humain assez parfait pour juger du comportement d’un autre et encore moins de décider de sa mort. Autrement dit, le droit de vie et de mort n’appartient pas à l’homme, mais à Dieu. Or, les juges ne sont pas infaillibles et dans le cas de la peine de mort, l’erreur judiciaire est irréparable.

En troisième lieu, il est certain que la peine de mort ne fait pas peur aux assassins et autres tueurs en série. Selon des psychologues, lorsque l’homme en arrive à vouloir commettre un crime, dans la plupart des cas, sa lucidité est absente de sa pensée. Ce qui signifie que la passion l’emporte alors sur la raison : la seule chose qui l’obsède est de parvenir à ses fins. Pendant que le crime s’effectue, rien ne peut dissuader le meurtrier ou le criminel de s’arrêter.

En conclusion, la peine de mort ne peut empêcher un criminel de perpétrer un crime. Par conséquent, on peut punir sévèrement et avec justice sans tuer car il est moralement grave de tuer un homme avant qu’il ait pu régler ses problèmes avec lui-même et avec la société, avant de lui laisser le temps du repentir.

Internet et les nouveaux moyens de communication

Exemple d’un texte argumentatif présentant deux arguments et un contre-argument qui sont articulés à l’aide de marqueurs de relation

A.     Introduction : Sujet amené / Sujet posé / Thèse ou prise de position

L’autoroute électronique ne cesse de faire de nouveaux adeptes et de gagner en popularité. Malgré cela, un certain nombre d’irréductibles refusent encore d’utiliser cette technologie de pointe. Cette réticence nous paraît excessive et totalement injustifiée, surtout si l’on considère les nombreux aspects positifs du Net.

B.      Développement : 1er argument qui appuie la thèse

D’abord, Internet est un instrument de recherche remarquable. En effet, en quelques minutes seulement, l’utilisateur de l’autoroute électronique accède à une banque de données parmi les plus riches qui soient.

C.      Développement : 2e argument qui appuie la thèse

Ensuite, la Toile est un outil de communication d’une rare efficacité. Grâce au courrier électronique, le monde est devenu un petit village. Ainsi, des individus se trouvant dans des coins diamétralement opposés du globe peuvent communiquer rapidement et facilement.

D.     Développement : Contre-argument / Réfutation.

Certes, certains utilisateurs abusent parfois des plaisirs que procure la navigation dans Internet et y consacrent un peu plus de temps que ne le souhaiterait leur entourage, négligeant ainsi d’autres obligations ou activités. Cependant, il est difficile aujourd’hui de résister à une telle ouverture sur le monde, à une telle facilité de trouver autant de réponses et d’informations, en aussi peu de temps, et tout cela depuis son domicile.

E.      Conclusion : Synthèse et reformulation de la thèse.

En somme, l’inforoute est un merveilleux outil d’information et de communication, pourvu qu’on en use avec modération en profitant des bienfaits qu’il est censé procurer.

Avantages et inconvénients de la télévision

On parle beaucoup en ce moment de l’omniprésence de la télévision. Pour les uns, elle représente la seule fenêtre ouverte sur le monde. Pour d’autres, au contraire, elle constitue une grave menace pour notre culture. (introduction)

Certes, les avantages de cette petite boîte magique sont assez nombreux. (annonce de la thèse)

Tout d’abord, on peut dire que la télé nous évite le détour par le cinéma. En effet, on n’a pas besoin de se déplacer constamment pour voir un nouveau film qu’on peut voir à domicile.

Ensuite, on peut ajouter que le petit écran nous offre un passe-temps agréable, un divertissement, voire une détente après une longue journée de stress. Il est certain que le téléspectateur est invité à fournir moins d’effort qu’à la lecture d’un livre par exemple.

En outre, les chaînes télévisées présentent un support publicitaire appréciable qui permet de stimuler l’économie et de créer des emplois.

Enfin, la télévision nous informe de ce qui se passe dans le monde et elle nous fait découvrir les autres pays, leurs traditions, leurs modes de vie. Par conséquent, elle nous donne le pouvoir de comparer et de comprendre qu’on n’est pas le centre du monde, que les autres pays font des choses tout aussi intéressantes. De ce fait, on ne se sent plus supérieur ni plus intelligent ; on voit ses insuffisances.

Cependant, il faudrait noter que la télévision présente aussi plusieurs aspects négatifs. (transition)

En premier lieu, il faut dire qu’il s’agit d’un média passif. Ainsi, le téléspectateur est sujet à l’abêtissement et à l’abrutissement progressif. Dépourvu de tout esprit critique, il devient rapidement l’objet d’une manipulation télévisuelle. Il ne réfléchit plus, il « avale » tout ce qu’on lui présente.

En second lieu, n’oublions pas que nous avons à faire à un média individuel : chacun est fasciné par la boîte magique et oublie ce qui l’entoure. Ceci risque d’entraîner une dégradation de la vie familiale, sans compter les disputes causées par un désaccord quant au programme de la soirée.

En troisième lieu, les médecins affirment que regarder la télé trop souvent nuit à la santé : les yeux en souffrent et le téléspectateur, immobile et se gavant de chips, de chocolat et autres produits à haute teneur en calories, risque de prendre du poids. Certains ne peuvent plus se passer de la télé, qui devient une vraie drogue dont ils sont dépendants. Lors d’une panne de courant ces personnes sont littéralement « en manque ».

En dernier lieu, de nombreux critiques reprochent aux chaînes télévisées de diffuser trop de scènes de violence, ce qui risque d’augmenter l’agressivité des jeunes. Pour les sociologues, cette brutalité filmique est une des principales causes de la violence des jeunes d’aujourd’hui. Le crime de sang est banalisé, le meurtre devient une habitude.

En définitive, il semble bien que la télévision, telle qu’elle est de nos jours, présente bien plus de dangers que d’avantages. Il conviendrait de réduire la quantité de violence et d’augmenter le nombre d’émissions culturelles. En attendant, il faudrait conseiller aux gens, et surtout aux jeunes, de regarder la télé en évitant l’excès, avec esprit critique. Il importe de consulter les programmes, d’opérer un choix préalable et de s’en tenir à ce choix, en évitant de zapper aveuglément pour regarder n’importe quoi. (conclusion)

La violence à l’école

Les enquêtes et les sondages d’opinion montrent que « les actes de violence » sont en vigueur au sein des établissements scolaires. Mais, les causes de ces actes divergent d’un milieu à l’autre, ce qui obsède incessamment l’esprit des gens qui veillent sur le domaine éducatif, les incitant ainsi à rechercher des solutions susceptibles d’éradiquer cette calamité. (introduction)

D’abord, la démission des parents dans l’éducation des enfants aggravée par le chômage et la pauvreté qui les rendent incapables d’acheter les fournitures et payer certaines taxes (droit d’inscription, gardiennage…), ce renoncement favorise les comportements violents à l’école et la délinquance juvénile.

Ensuite, la violence ne se limite pas aux élèves eux-mêmes, mais elle arrive aussi à impliquer le corps éducatif, surtout les enseignants, dans ce gouffre. En effet, l’absence de communication entre les professeurs et les élèves, peut entrainer une certaine incompréhension qui aboutira à des paroles ou des gestes grossiers.

En outre, l’absence ou le non fonctionnement des structures démocratiques devant favoriser la concertation et le dialogue amène souvent les élèves à trouver d’autres voies pour se faire entendre.

Enfin, la surcharge démesurée des classes scolaires engendre la violence, étant donné que les circonstances déplorables dans lesquelles étudient les élèves ne permettent guère de s’harmoniser avec une ambiance estudiantine normale si bien que l’intolérance et l’incivilité règnent en maître. D’ailleurs, certains adolescents exploitent cette surcharge croissante pour s’affranchir de toutes les règles et affirmer leurs volontés. Ils se transforment ainsi en provocateurs intolérables.

Par conséquent, les responsables administratifs et pédagogiques sont appelés à instaurer la stabilité et la sureté dans les institutions puisque la violence en menace l’équilibre. En d’autres termes, il s’avère indispensable de combattre avec détermination les actes qui se produisent dans les écoles : le bien-être de la majorité des élèves devrait l’emporter sur celui de l’élève délinquant et il faudrait tout mettre en œuvre pour aider les élèves intransigeants et les ramener sur le droit chemin.

En définitive, il est primordial de prendre des mesures aptes à rendre à l’école sa mission essentielle et à sensibiliser les différents intervenants à la communication et à la tolérance : « La prévention vaut mieux que la guérison », dit le dicton.

Le progrès technique

Faut-il condamner le progrès technique ?

Avec les guerres, les nouvelles maladies, les armes de destruction massive, les menaces climatiques qui pèsent sur l’avenir de la planète, la confiance que les hommes mettaient dans le progrès depuis le 18e siècle, n’a cessé de décliner. Faut-il donc condamner le progrès ? Nous sommes enclins à le faire. De fait, qu’est-ce qui peut nous conduire, à l’heure actuelle, à accorder des circonstances atténuantes au progrès ?

D’abord, nous sommes tellement habitués à nos biens de consommation, à notre confort, à la rapidité des déplacements et des communications que nous ne supporterions plus qu’on nous prive de tous ces bienfaits du progrès et qu’au contraire nous en demandons toujours plus.

Ensuite, il est dans la nature de l’être humain, depuis l’âge de pierre jusqu’à nos jours, de développer la technologie pour découvrir mieux la terre et même l’univers, et d’approfondir ses connaissances, pour améliorer sa vie.

Par conséquent, le mal vient du fait que les hommes n’ont pas su gérer le progrès. Plutôt que de le maudire, il faudrait réfléchir à des solutions. En effet, le devenir de notre planète doit nous inquiéter tous et nous pousser à nous mobiliser pour essayer de la sauver des conséquences du réchauffement climatique.

Pour cela, il faudrait que toutes les nations s’engagent à réduire les effets négatifs des nouvelles technologies sur notre planète et ses habitants.

Par ailleurs, il faudrait éduquer les nouvelles générations et leur montrer que chacun à son niveau peut œuvrer pour un progrès maîtrisé. Trier les déchets, économiser l’eau et le chauffage, utiliser les transports en commun chaque fois que c’est possible… Cela peut être le prélude à un changement de comportement.

En conclusion, nous sommes conscients que l’état de notre planète nous concerne tous, car il en va de l’avenir des futures générations. La réflexion est donc nécessaire.

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