Exemple de rédaction pour le sujet de réflexion (3e)

sujet de réflexion

Voici un exemple rédigé de traitement d’un sujet de réflexion, qui fait suite à l’étude d’un texte d’Albert Camus (à lire ici). Vous y trouverez les éléments de méthodologie (en italique) pour comprendre comment organiser votre prochain devoir. Ces éléments en italique n’apparaissent pas dans un devoir.

Sujet de réflexion : Albert Camus milite, dans son éditorial du 8 août 1945, pour une « utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ». Pourquoi est-il raisonnable de penser comme lui, aujourd’hui encore ? Vous développerez trois arguments.

Introduction

(On établit d’abord le lien avec le texte et on montre qu’on a repéré l’idée dont il est question) Dans son éditorial du 8 août 1945 de la revue Combat, Albert Camus fustige l’avancée technologique de la scission de l’atome du fait de son utilisation destructrice. « Il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi une découverte, qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles » écrit-il. (On cite le passage dont il est question). Il milite pour une « utilisation intelligente des conquêtes scientifiques ». (On insère le sujet proprement dit) Quelque 75 ans plus tard, ce cri d’alarme est-il encore raisonnable ?

(Petite intro au développement, on montre de quoi on va parler plus précisément) Depuis le XIXe siècle, la science n’en finit plus de réaliser des prouesses et de modifier notre quotidien. Du train à vapeur à la conquête spatiale, en passant par les nanotechnologies et les avancées médicales, chaque jour apporte son lot de nouveautés et de promesses (annonce de la première partie). Cependant, la science peut aussi être utilisée de manière dangereuse (annonce de la seconde partie), ainsi que le soulignait Albert Camus en évoquant la bombe atomique (lien avec le texte).

Première partie : la thèse

La science permet à l’Homme de dépasser sa condition et de se faciliter la vie. (On développe l’argument, avec des exemples et des explications) Ainsi, si la scission de l’atome a en effet engendré l’horreur de la bombe atomique, elle a aussi permis de mettre en place les centrales nucléaires qui fournissent notre électricité. Dans le domaine médical, les avancées de la science permettent aujourd’hui de soigner de nombreuses maladies, dont on mourrait autrefois, comme la grippe ou la rougeole. Dans le domaine des transports, le progrès scientifique nous permet de nous déplacer plus rapidement, ce qui facilite les échanges. Qui aujourd’hui voudrait revenir au temps des calèches et des fiacres ? Mais c’est dans notre vie quotidienne que l’impact de la science et de la technologie se font le plus sentir : les appareils électro-ménagers (machine à laver, aspirateur…), les moyens de communication (téléphone puis télévision et internet), l’enseignement supérieur : tout cela est issu du progrès scientifique et permet à l’Homme d’améliorer ses conditions de vie. Les progrès scientifiques et technologiques apparaissent donc bénéfiques (mini conclusion sur ce premier argument).

Seconde partie : antithèse

(2e argument / antithèse) Toutefois (lien logique d’opposition) la science peut aussi s’avérer dangereuse. Si elle n’est pas contrôlée par des personnes extérieures, comme un comité d’éthique, elle peut dériver vers des inventions destructrices et préjudiciables, comme la bombe atomique. Dans le domaine de la génétique, les progrès qui permettent de dépister la trisomie 21 avant la naissance permettent aux parents qui le souhaitent de ne pas mettre au monde un enfant handicapé. Mais cela peut aussi dériver vers l’eugénisme, qui consiste à sélectionner des embryons parfaits (ou du moins considérés comme tels), ainsi que le montre le film Bienvenue à Gattaca.

De plus, le mouvement transhumaniste, qui vante les mérites de la science pour « augmenter l’homme », c’est-à-dire le remplacer partiellement par des substituts technologiques (œil bionique par exemple) en cas de défaillance, pourrait dériver vers une humanité robotisée, aisément contrôlable, et n’ayant plus grand-chose de naturel. (Mini conclusion sur ce 2e argument :) On voit donc que le progrès scientifique n’est pas forcément salutaire, qu’il peut engendrer des monstruosités, comme l’a symbolisé le mythe de Frankenstein.

Troisième partie : synthèse

(3e argument / synthèse) Quand Rabelais écrivait « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » au XVIe siècle, il prédisait déjà que la science ne doit pas se développer sans contrôle. En effet, il serait rétrograde et contreproductif de condamner la science au prétexte qu’elle peut être dangereuse. Ses avancées ont amélioré les conditions de vie de l’Homme, sa santé, sa longévité, son confort et son savoir. Alliée à la technologie, la science est une prérogative humaine qui distingue notre espèce des autres et lui permet de bâtir des cathédrales, de décoder le génome, de sonder l’âme humaine à travers la psychologie ou la neurologie, de comprendre en partie l’univers, etc. C’est pourquoi le progrès scientifique nous est précieux : il participe pleinement de l’évolution humaine. Mais ce progrès doit être surveillé, encadré, légiféré, afin de ne pas servir à des intérêts malfaisants. L’ingéniosité humaine en matière de destruction et d’asservissement doit ainsi être prise en compte, et limitée. Pensons par exemple aux armes chimiques qui existent désormais, au contrôle de la vie privée exercé via internet, ou encore à la destruction de notre planète engendrée par le mode de vie moderne. C’est pourquoi il faut veiller à ce que les avancées scientifiques soient inaccessibles à ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas en faire bon usage.

Conclusion

Albert Camus avait entièrement raison de prôner une « utilisation intelligente des conquêtes scientifiques » (on revient au point de départ en donnant un avis ferme). La science peut s’avérer aussi merveilleuse que destructrice : tout dépend de l’utilisation qui en est faite. Elle est un outil qui, comme n’importe quel outil, peut être bénéfique ou maléfique. Pour garantir son utilisation intelligente, la paix et l’égalité entre tous sont, ainsi que le souligne Albert Camus, des conditions indispensables (on montre qu’on est capable de faire un autre lien avec le texte). Hélas, à l’heure actuelle, ces conditions ne sont pas encore réunies (on ouvre sur une autre perspective, on élargit à d’autres horizons de réflexion).

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